Il y a un siècle, en janvier 1910, suite à des conditions météorologiques désastreuses, de nombreuses régions ont connu d’importantes inondations. La ville de Paris ne fut pas épargnée et tous les arrondissements limitrophes de la Seine ont été inondés. Bien que les inondations de la Seine se répètent de façon cyclique, le niveau relevé au Pont d’Austerlitz a atteint le record de 8,62 m, et le Zouave du Pont de l’Alma avait de l’eau jusqu’aux épaules !
Cette crue exceptionnelle, dite centennale, a fortement perturbé la vie parisienne, en privant de nombreux habitants des sources d’énergie et en paralysant la plupart des moyens de transport (tramways, trains, métros). En l’absence de trains, la capitale s’est progressivement retrouvée isolée de la province, d’où des problèmes de ravitaillement. Avec la fermeture de certains ponts, la rive droite s’est trouvée partiellement coupée de la rive gauche…
L’événement a été fortement médiatisé et la photographie naissante a permis d’immortaliser nombre de scènes bien caractéristiques, permettant ainsi d’entretenir la mémoire des parisiens.
A la mairie du 17ème arrondissement, c’est au travers d'une trentaine de reproductions de cartes postales sur papier photo qu’une exposition présente quelques aspects de Paris, au plus fort de cette inondation.
La population, s'est très vite mobilisée pour lutter contre l'envahissement des eaux, en dressant des digues de fortune ou des murets, en établissant des passerelles pour permettre la circulation des piétons dans les zones inondées. Si les chevaux (encore nombreux à l’époque), attelés à des charrettes ou des omnibus, continuaient de progresser sur les chaussées faiblement inondées, les rares automobiles, elles, se trouvaient vite noyées. Certaines zones étaient donc encombrées et d’autres désertes !
Les canots à fond plats, acheminés en toute hâte, et d’autres radeaux improvisés faisaient alors leur apparition dans les rues de la capitale, ainsi que des embarcadères de fortune.
Les badauds quant à eux affluaient pour contempler le spectacle inhabituel.
Certains documents photographiques illustrent les importants dégâts constatés au retrait des eaux, dégâts qui ont nécessités plusieurs mois de travaux pour rétablir une situation normale, en particulier au niveau de la voierie.
En complément des images véhiculées par les nombreuses cartes postales et albums publiés à l'époque, l'exposition propose également des extraits et des résumés de la presse quotidienne et hebdomadaire qui renforcent l'aspect catastrophique de l'événement.
Outre les cartes et les moyens de mesure mis en place, les murs de la capitale conservent en de multiples endroits les "traces" de cette impressionnante inondation, sous forme de plaques ou de repères gravés qui montrent le niveau atteint par les eaux de la Seine. D’autres repères de crues plus anciennes (ou plus récentes) subsistent, mais en nombre très restreint. Invitation est donc donnée pour découvrir cette « mémoire des murs » !
Les éléments ayant guidé cette exposition sont issus du fonds privé "le fil du temps" qui est présenté depuis 8 ans sur le site http://lefildutemps.free.fr
En début d'exposition, Jean-Claude Dreyfus nous fera lecture de "l'inondation", texte bouleversant d'Emile Zola, accompagné au piano par Thomas Février. Evénement théatral exceptionnel que je vous recommande (prévoir 1h30 au moins !). Les 4 et 5 mars 2010 à 20h et le samedi 6 mars 2010 à 15h30 (participation 5€). |