Le Pont Neuf

la statute équestre d'Henri IV
la Samaritaine
l'ecluse de la Monnaie


Paradoxalement, le Pont Neuf est le plus vieux pont de Paris. Bien sûr, il fut neuf en son temps, et il faut dire que sa construction s'est fait longtemps attendre. Avant sa construction, il n'existait que 2 axes traversant la Seine, le plus souvent très encombrés et de surcroit en mauvais état. Dès le milieu du 16ème siècle (sous le règne de Henri II), la nécessité d'un nouveau pont devenait de plus en plus forte.

Vue de la Tour du Châateau et de la Porte de Nesle (prise du Louvre) 1635 d'après Callot

Le Pont Neuf ne fut commencé que 25 ans plus tard, sous Henri III en 1578. Difficultés dans le financement, troubles de guerre de religions et autres désordres politiques ont fait que le pont ne s'est achevé que sous Henri IV, en 1604, associé à un développement de l'urbanisme.



Le Pont-Neuf et la statue d'Henvi IV - 2002

A la mort du roi, la statue équestre d'Henri IV a été érigée (avec bien des difficultés) sur le terre-plein où repose le pont. C'était la première fois qu'une statue équestre était réalisée. C'était aussi la première fois qu'une statue s'offrait au public, indépendante de toute construction. Cette statue longtemps nommé "le cheval de bronze", devint donc une attraction.
Comme toutes les statues royales, elle fut fondue pendant la Révolution et remplacée à l'identique en 1818.


Statue d'Henvi IV - 2005


Le Vieux Paris - La Samaritaine et le Pont-Neuf

Contrairement aux autres ponts parisiens, le Pont Neuf n'était pas chargé de maisons. Seule une pompe sur pilotis, établie pour amener l'eau de Seine au Louvre et aux Tuilerie, était accessible depuis le Pont.
Ce château d'eau, première machine élévatoire d'eau dans Paris, était orné d'un bas relief représentant la Samaritaine versant l'eau à Jésus, d'où son nom La Samaritaine.

Avec un nouveau système d'alimentation en eau, la Samaritaine a disparu en 1813. Le grand magasin que l'on connait aujourd'hui garde son souvenir.

C'est Emile Cognacq qui a fondé ce magasin. Il est né en 1839 et à été commis à 13 ans à La Rochelle pour commencer, puis dans différentes villes de France. Il atterit à Paris où il est vendeur dans plusieurs magasins, avant de fonder son premier magasin en 1867, rue de Turbigo, sous l'enseigne Au Petit Bénéfice. Ca ne marche pas très bien. C'est en 1870 qu'il installe La Samaritaine à l'angle des rues de la Monnaie et du Pont Neuf. Après son mariage avec une vendeuse au Bon Marché, les affaires prospèrent et les magasins ne cessèrent de s'agrandir.

Le Pont Neuf est en réalité composé de 2 ponts indépendants qui reposent sur la pointe occidentale de l'Ile de la Cité (pointe du Vert Galant), avec 7 arches sur le grand bras de la Seine et 5 arches sur le petit bras. Ses arches à peu près cintrée sont de largeur irrégulière.

La pointe du Vert Galant montre quel était le niveau de l'île de la Cité à l'origine, c'est à dire avant le réhaussement de ses quais (7 m depuis l'époque de Lutèce).


A son époque, outre l'absence de maisons, le Pont Neuf comportait de nombreuses nouveautés qui ont contribué à le rendre célèbre :

  • sa grande largeur (pour l'époque) de 20 m (il devait être initialement construit de maisons)
  • des trottoirs (pendant 200 ans encore les autres ponts n'auront pas de trottoirs)
  • sa décoration avec les tourelles en forme de demi-lunes qui couronnent les becs de piles
  • ses corniches ornées de "mascarons".


Les "mascarons", masques grotesques qui ornent les corniches aussi bien à l'aval qu'à l'amont, sont au nombre de 384.
A cause de la dégradation de la pierre, ils furent remplacés à plusieurs reprises.


Le Pont Neuf restauré - 2005 


PARIS - Pont Neuf (1905)

Pont Neuf et Ile du Vert Galant

L'aspect qu'on lui connait aujourd'hui est très semblable à ce qu'il était au moment de son achèvement.
Il a cependant subi pas mal d'interventions visant à consolider certaines piles, voire reprendre leurs fondations,
restaurer des arches, réparer ou reconstruire des voûtes, abaisser la chaussée du petit bras,
sans oublier la restauration des "mascarons"...

Ces deux photos montrent des bâtiments flottants qui étaient des lavoirs ou des établissements de bains
(celui du Pont Neuf était très en vogue en 1823, avec plus de 200 baignoires).



Une diligence sur le Pont Neuf - 1906

Le Pont Neuf au petit bras de la Seine - 1912

Le Pont Neuf a résisté avec brio aux différentes inondations que la Seine lui a fait subir.
LA GRANDE CRUE DE LA SEINE (Janvier 1910) - Le Pont Neuf au maximum de la crue.
A cette date, le magasin La Samaritaine n'était pas encore en bordure de quai : c'est le bâtiment que l'on voit en retrait (construit en 1905).

1985 - le Pont Neuf emballé par Christo. Panneau " Moi, la Samaritaine m'emballe !" sur le magasin. Ce bâtiment a été construit en 1927, en absorbant 2 magasins de nouveautés du règne de Louis-Philippe : Au Diable Boiteux et La Fille mal gardée.

C'est le pont que l'on habille,
c'est le pont que l'on fleurit...

En 1985, le Pont Neuf est emballé par Christo.


Depuis sa construction, le Pont Neuf est bien plus qu'un pont reliant deux rives. C'est un monument, un ouvrage de prestige. Il est très vite devenu l'attraction des parisiens. Il n'a pas toujours été bien fréquenté. Pendant un temps, les trottoirs étaient garnis d'échoppes volantes (d'où l'origine des bouquinistes sur les quais à partir de 1670), d'étalages divers animés de charlatans, de farceurs et de montreurs de marionnettes.
A une certaine époque (1775), des boutiques en pierre ont été construites sur les emplacements en demi-lunes.

Bref, le peuple venait s'y réjouir, commercer ou simplement s'y promener.

Depuis ce temps, le trottoir aval est toujours plus fréquenté que le trottoir amont.



1994 - Le Pont Neuf fleuri.


L'écluse de la Monnaie

Du temps où la Seine était l'artère principale de Paris, les baisses du niveau d'eau devenaient problématiques pour la navigation. Il arrivait que le tirant d'eau ne dépasse pas 1 m (contre 3,20 m aujourd'hui). La rivière n'était navigable en moyenne que 160 jours par an.

Au 19ème siècle, la construction du barrage-écluse de la Monnaie fut un événement important. Le barrage mobile relevait le plan d'eau d'un mètre. L'écluse associée permettait la navigation en toute saison.
Dans les années 1870, tout un système de barrages mobiles était en service sur la Seine (en amont de Paris).


Cette écluse n'existe plus.
Depuis lors, le paysage des bords de Seine s'est considérablement modifié. La plupart des ponts ont été reconstruits, les rives ont été rectifiées, un dragage général de la rivière a été entrepris : la Seine s'est rétrécie mais approfondie.
A la fin du 19ème siècle, le transport aussi bien des marchandises que des voyageurs, s'est rapidement reporté sur d'autres moyens terrestres, en délaissant la voie d'eau. Ainsi, malgré l'amélioration de la navigation, les chemins de fer ont fait disparaître, en 1934, les bateaux à vapeur sur la Seine (qui transportaient jusqu'à 25 millions de voyageurs par an).
Désormais, seules les foules de touristes se permettent un bref voyage en bateau "Mouche" sur la Seine.


L'Ecluse de la Monnaie vers 1905.


Ecluse de la Monnaie.

La Crue de la Seine (Janvier 1910) . Le Barrage de la Monnaie. On aperçoit seulement l'extrémité de la guérite placée sur l'Ecluse.


2002 - Le Pont Neuf et le Vert Galant

Le Vert Galant pendant l'inondation de 1955 *

Le barrage de la Monnaie tient son nom d'un moulin antique, dont la force hydrolique permettait de battre la monnaie.

Hotel des Monnaies - La coulée.

Hotel des Monnaies - Salle des laminoirs.


Hotel des Monnaies - Le blanchiment de l'argent.
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Illustrations : cartes postales anciennes, photos noir et blanc de Cyprien sauf * (photo prêtée par Bertrand), photos couleur de Chantal et Jean-Philippe,
fonds personnel sur plaques de verre stéréoscopiques.
& AUTEURS : Chantal Date de mise à jour : 20 février 2005 RETOUR ACCUEIL INONDATIONS 1910 Page précédente  Sommaire ponts de Paris  Page suivante