Illustration de la première
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Illustration de la dernière
page (et explication)
Un sentiment que Paris n'aura guère manifesté dans l'occurence,
c'est l'a peur. L'eau débondait sur les quais; dans les rues, envahissait
les maisons, le sol s'effondrait : le Parisien vaquait à ses affaires
comme de coutume et ne s'affolait pas. Au contraire, il allait au danger. On lui avait dit qu'il y avait péril à s'approcher des parapets ! N'importe ! le Parisien voulait voir. La curiosité est chez lui plus forte que la prudence... Songez donc !... On ne reverrait probablement plus jamais ça. Il y avait plus d'un siècle que pareille inondation n'avait ravagé la capitale. Et l'on eût voulu que le Parisien, si curieux de sa nature, restât chez lui. Allons donc !... Il a couru les quais, la banlieue, il a voulu voir, il a vu. A certains jours, il y eut cinq cent mille personnes qui se pressèrent tout le long de la Seine, s'arrêtant sur les ponts où la circulation était permise, contemplant le fleuve en furie... Tout cela, sans désordre, sans bousculade, sans un cri... Et ce fut un beau spectacle que celui de ce peuple s'imposant ainsi spontanément la discipline qui convenait. |
Et puis, le Parisien ne perd jamais le sens pratique. Scarron raconte
que lors de l'inondation de 1658, Dans les maisons, les basses écuries, Caves, caveaux, bûchers, sommeleries, Sont devenus réservoirs à poissons... Et l'on s'y peut servir de l'hameçon. Eh bien, certains inondés ne manquèrent pas, cette fois,
de se livrer à ce sport passionnant. A la gare d'Orsay, on vit
les employés réduits à l'inaction par l'invasion
de l'eau, prendre à la ligne et aussi au filet, de superbes fritures
de gardons et de brèmes.. C'était toujours autant de repris
a la Seine. |
Une des "Gaités de la semaine" (page 3)
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- Dame, M'sieur, vous êtes sur la butte Montmartre, à l'abri des inondations : ça se paye, ça ! |
& AUTEURS : Chantal | Date de mise à jour : 8 décembre 2002 | RETOUR ACCUEIL | CRUE 1910 | ![]() ![]() |