- Le supplément littéraire
illustré du 6 février,
numéro exceptionnel de 12 pages, consacre pratiquement la moitié
de son espace à la crue. Les photos sont de qualité
médiocre mais le texte est d'une rare richesse en détails.
On s'y croirait. Les spécialistes sont tout d'abord accusés
de n'avoir pas pris les mesures nécessaires. L'auteur a voulu
marquer les esprits par des images très fortes et compare
les dégâts de la crue à ceux causés par
un siège ou par une guerre. Il fait craindre
la famine ou des épidémies. Tout au long
de son récit, il multiplie les images du flot boueux,
du courrant torrentiel et dévastateur, en employant
même des détails macabres comme le déterrement
de cadavres. A travers ses descriptions du désert d'eau,
on apprend la chronologie de l'envahissement des eaux et on découvre
de nombreux détails sur les dégâts causés
: habitations, moyens de communication (gares, métro, ponts
menacés), sources d'énergie (électricité,
téléphone, chauffage, air comprimé), voirie (crevasses,
effondrements, égouts pestilentiels), impacts sur l'économie
(inflation de certaines denrées, usines sinistrées,
enlèvement des matériaux en bord de Seine comme le sable,
le bois, les barriques de vin). Le déplacement du Président
de la République et de quelques personnalités est
assorti de détails " croustillants ". Les mesures
prises pour porter secours aux sinistrés sont évoquées
: canots, bachots et ravitaillement, hommes appelés en renfort,
refuges, aide financière, etc..
Comme tous les journaux, il souligne l'effet de surprise provoqué
par la crue qui n'en finissait pas de monter, et la fascination
des habitants face à ce spectacle désolant.
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