La crue de Janvier 1910 au travers de la presse écrite
L'hebdomadaire Le Petit Journal (résumé)



Pour un novice en matière de collection, l'acquisition d'un Petit Journal est chose aisée puisque les bouquinistes du bord de Seine et diverses boutiques de vieux papiers en exhibent un grand nombre. En effet, leur qualité esthétique semble très convoitée : le journal n'a pas adopté les images photographiques mais est resté avec deux immenses illustrations en couleur remplissant chacune les deux pages de couverture.


Le Petit Journal
  • Alors que la Seine est en crue depuis deux semaines et que la décrue est à peine amorcée, le numéro du 30 janvier ne fait pas mention de l'inondation. Il faut dire qu'à ce moment là, l'actualité est centrée sur la pièce Chantecler d'Edmond Rostand.

  • Le numéro du 6 février s'est emparé de l'événement et les deux illustrations y sont consacrées. L'une montre l'arrestation de pilleurs par les gendarmes et l'autre illustre le sauvetage d'un paralytique. Deux articles remplissent les trois quarts de la première page. Dans le premier article, on y brosse un bilan rapide des dégâts dans la moitié de la France et surtout en région parisienne. Les mots sur lesquels l'accent est mis sont : ravage, déluge, fléau, désastre, ruines, catastrophe, deuil, misère. On insiste sur la vie paralysée, que ce soit au niveau des transports (métro, tramways, trains) qu'au niveau des sources d'énergie (eau, téléphone, électricité). La solidarité par le biais de listes de souscriptions, l'endurance, la bravoure et l'héroïsme des soldats ou sauveteurs bénévoles sont saluées.
    Un autre article retrace les différentes crues depuis le 12ème siècle. On y décrit des " miracles " ayant trait au début ou à l'arrêt des crues, de nombreuses catastrophes de ponts écroulés avec les maisons qu'ils portaient et les pertes humaines qui en découlent. L'auteur souligne l'impuissance humaine devant les forces de la nature. Il termine son article en recherchant les causes de la crue. Le développement de l'agriculture et du commence seraient les responsables. Il dénonce le dessèchement des étangs et le déboisement. La conclusion est qu'il faut faire un choix entre le progrès et les ravages d'une inondation.

  • Le numéro du 13 février est encore consacré à l'événement avec une gravure allégorique décrivant l'élan de solidarité en première page et une autre gravure qui montre des sinistrés retrouvant leur logis dévasté. La même place que dans le numéro précédent est donnée au texte. Cette fois-ci le journaliste constate que pendant les catastrophes, les idéaux politiques et religieux se côtoient. Le malheur agit donc comme un purificateur. Il se demande pourquoi ces leçons sont si vite oubliées.
    Le courage des sinistrés est mis en avant. Courage pour affronter l'horreur et le découragement. Courage pour reconstruire les ruines pendant des semaines et des semaines.
    Enfin un long article patriotique intitulé " l'âme de Paris " vente l'héroïsme des parisiens pendant cette épreuve. Selon l'auteur, la vaillance, le courage des parisiens et même de tous les Français ne peut attirer que l'admiration de l'univers.


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& AUTEURS : Chantal Date de mise à jour : 20 mai 2004 RETOUR ACCUEIL  Retour sommaire