- Alors que la Seine est en crue depuis deux semaines et que
la décrue est à peine amorcée, le numéro
du 30 janvier ne fait pas mention
de l'inondation. Il faut dire qu'à ce moment là, l'actualité
est centrée sur la pièce Chantecler d'Edmond
Rostand.
- Le numéro du 6 février
s'est emparé de l'événement et les deux illustrations
y sont consacrées. L'une montre l'arrestation de pilleurs par
les gendarmes et l'autre illustre le sauvetage d'un paralytique. Deux
articles remplissent les trois quarts de la première page.
Dans le premier article, on y brosse un bilan rapide des dégâts
dans la moitié de la France et surtout en région
parisienne. Les mots sur lesquels l'accent est mis sont : ravage,
déluge, fléau, désastre, ruines, catastrophe,
deuil, misère. On insiste sur la vie paralysée,
que ce soit au niveau des transports (métro, tramways,
trains) qu'au niveau des sources d'énergie (eau, téléphone,
électricité). La solidarité par le biais de listes
de souscriptions, l'endurance, la bravoure et l'héroïsme
des soldats ou sauveteurs bénévoles sont saluées.
Un autre article retrace les différentes crues depuis le 12ème
siècle. On y décrit des " miracles " ayant
trait au début ou à l'arrêt des crues, de nombreuses
catastrophes de ponts écroulés avec les maisons
qu'ils portaient et les pertes humaines qui en découlent. L'auteur
souligne l'impuissance humaine devant les forces de la nature. Il
termine son article en recherchant les causes de la crue. Le développement
de l'agriculture et du commence seraient les responsables. Il dénonce
le dessèchement des étangs et le déboisement.
La conclusion est qu'il faut faire un choix entre le progrès
et les ravages d'une inondation.
- Le numéro du 13 février
est encore consacré à l'événement avec
une gravure allégorique décrivant l'élan de solidarité
en première page et une autre gravure qui montre des sinistrés
retrouvant leur logis dévasté. La même place que
dans le numéro précédent est donnée au
texte. Cette fois-ci le journaliste constate que pendant les catastrophes,
les idéaux politiques et religieux se côtoient. Le malheur
agit donc comme un purificateur. Il se demande pourquoi ces leçons
sont si vite oubliées.
Le courage des sinistrés est mis en avant. Courage pour
affronter l'horreur et le découragement. Courage pour
reconstruire les ruines pendant des semaines et des semaines.
Enfin un long article patriotique intitulé " l'âme
de Paris " vente l'héroïsme des parisiens
pendant cette épreuve. Selon l'auteur, la vaillance, le courage
des parisiens et même de tous les Français ne peut attirer
que l'admiration de l'univers.
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